(RE)découverte d'une pierre gravée.
C'était en l'an 1150, les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, venaient de recevoir sans doute des mains du comte de Toulouse, une terre située dans la combe d'Arfons, Orfons à l'époque.
Ce vénérable ordre hospitalier mais aussi chevaleresque avait été reconnu par le pape Pascal II en 1113 pour répondre à la protection des croisés allant défendre les lieux saints de Palestine.
Ce territoire fut érigé en sauveté. Il devint rapidement une commanderie.
Une sauveté devait nécessairement être limitée par des croix de pierre, des rocs gravés et parfois plus simplement par des croix de bois.
Pour Arfons on considère que la Croix de Montalric (bien que refaite et déplacée de sa position initiale) et la Croix des Fangasses dans la forêt de la Vialette qui n'existe plus aujourd'hui sont des réminiscences de ces antiques croix. Mais il ne reste plus d'autres signes.
La sauveté fût évacuée très rapidement en 1170, sans doute à cause des combats incessants qui opposèrent le comte de Toulouse et les Trencavel. La croisade contre les Albigeois commencée en 1209 laissa ces terres sans occupants, la nature ayant horreur du vide les seigneurs voisins (les seigneurs de Puylaurens et Dourgne) s'approprièrent Orfons. Il fallut attendre 1236 pour qu'ils soient contraints à la restitution des terres et à reconnaitre la propriété des Hospitaliers : « « Raymond de Dourgne ..., confesse être vrai que le village d'Orfons, avec tout son terroir inclus dans les croix et limites de la sauveté du dit lieu, sont et ont toujours été depuis sa naissance et auparavant la propriété des seigneurs de l'Hôpital Saint-Jean de Jérusalem .... »
Il est ici question de Croix et de limites, plusieurs autres documents important datés de 1245, et du début du XIVème siècle « de confrontibus Orfontibus », relatent les reconnaissances de ces bornages. Mais au-delà des documents, nous n'avions pu voir la moindre croix hospitalière gravée.
A la suite de notre assemblée générale de début Août, François et Elisabeth Gabolde, nous ont dit se souvenir de l'existence en limite de leur propriété du Fajal (Saissac) et d'Arfons, d'un rocher gravé d'une croix pattée.
Après quelques jours de recherches le fameux bloc de granite était retrouvé, recouvert d'humus, de feuilles de fougères et d'arbrisseaux. Un petit groupe d'amis d'Ora fontium et la famille Gabolde, ont dégagé ce superbe bloc de granite qui effectivement porte une belle croix pattée, sans doute une croix de Malte simplifiée.


Quelques photos de cette belle journée, réunissant les Gabolde, Philippe Durand et son épouse propriétaires des terres jouxtant le rocher côté Arfons et quelques solides travailleurs de l'association !!

On se plait à croire que ce bloc de granite marquait la sauveté il ya bien des siècles, de quand date la gravure, il est bien difficile de le dire, toujours est-il qu'il est situé sur les limites médiévales des deux communautés, Arfons et Saissac. Et si une très ancienne pierre gravée par les Hospitaliers avait-été (re)découverte ? (Autres clichés disponibles dans onglet "Photos").